J’étais parti pour photographier des Tégénaires (j’en ai vu une…), sur les murs d’une chapelle forestière… mais elles n’étaient pas encore là… par contre, quantité de Parasteatoda lunata, famille Theridiidae, anciennement Achaeranea et plus anciennement encore Theridion lunatum !
Elle est repérable facilement… sa toile comporte une/ou des feuilles, tiges et/ou autre détritus…

Souvent elle y cache ses cocons… rouges/bruns, parfois en forme de poire et dont l’aspect rappelle le papyrus…

et l’araignée me direz-vous… ? Ben suffit de bien regarder derrière son « nid », sa loge, où elle se cache parfois dans une feuille enroulée… Elle est très typique, l’abdomen plus haut que long, orné dorsalement de dessins blancs, noirs et rouges/oranges… parfois appelée en language populaire, vernaculaire, « Théridion magnifique »




La voici avec une proie, une autre petite araignée… pas facile, avec cette lentille Raynox d’avoir l’ensemble net…


En voici une avec deux cocons dans sa loge…







Avec une autre proie, un cloporte…




D’autres Parasteatoda lunata ont aussi des teintes orangées…




Sur la suivante, un oeil aiguisé remarquera une particularité sur sa patte arrière (IV)… vraisemblablement une repousse de partie de patte à la dernière mue…


En pleine prédation…


Je termine par un petit texte nous présentant une araignée de la même famille Theridiidae, appelée « Theridon bienfaisant »… (Theridion « benignum », je crois !)
Voici pourquoi :
« Que les épeires, qui marquent dans leur monde comme de très hauts personnages, retiennent l’attention et séduisent les observateurs, rien de plus naturel. Cependant, on aurait tort de dédaigner les humbles. Au milieu de la végétation, sur les murs des villages et même des grandes villes, errent des araignées que leurs faibles proportions conduiraient à faire classer parmi les plus insignifiantes. Ces humbles jouent un rôle dans la nature et servent parfois les intérêts des agriculteurs en opérant la destruction d’une infinité d’insectes nuisibles : tels les théridions. De ces êtres chétifs, les uns forment, de fils simples et brillans, une toile à larges mailles, tandis que d’autres confectionnent un véritable tissu qui repose directement sur des herbes ou qui est fixé aux plantes par des liens plus ou moins irréguliers. D’ordinaire, les théridions se tiennent sous les toiles et se précipitent sur la proie en l’embarrassant de fils. Les femelles façonnent plusieurs cocons pour contenir leurs œufs et elles les gardent dans leurs filets ; certaines espèces édifient un abri en forme de dôme au moyen de corps étrangers retenus par des cordages. Souvent, dans les vignobles, les raisins sont couverts d’une toile si fine qu’elle échappe aux yeux de la personne qui mord dans la grappe avec avidité : une petite araignée était sous la toile ; inaperçue, elle a été avalée. Walckenaer, le premier, ayant considéré l’animal, le nomma le théridion bienfaisant. Propriétaires de vignobles, à la fois ignorants et ingrats, vous ne connaissez pas le théridion bienfaisant et vous ne vous préoccupez en aucune laçon.de l’immense service dont vous lui êtes redevables. Le théridion vit en partie d’insectes qui portent préjudice à la vigne ; sa petite toile suffit à protéger les raisins contre les attaques de divers animaux très amis des bons fruits, mais ayant crainte de s’embarrasser la bouche de fils d’araignées. »
http://fr.wikisource.org/wiki/Page:Revue_des_Deux_Mondes_-_1886_-_tome_76.djvu/453
« Le Théridion qui a reçu le surnom de « bienfaisant » parce qu’il protège nos raisins des moucherons pillards tend son piège dans les feuilles: il dispose entre deux feuilles tout un système de fils ténus, où les insectes s’empêtrent et s’engluent. »
et aussi
http://books.google.be/books?id=8QcAAAAAQAAJ&pg=PA337&lpg=PA337&dq=%22theridion+bienfaisant%22&source=bl&ots=3zbclEVRsJ&sig=f3Akz7FErB0WzXd8tiRt0UpH42Y&hl=fr&sa=X&ei=-_oWUP-5LYTAhAekz4H4Cw&sqi=2&ved=0CDQQ6AEwAQ#v=onepage&q=%22theridion%20bienfaisant%22&f=false
Je ne connais pas ce « Theridion bienfaisant » mais en voici un autre tout aussi « bienfaisant », je présume ! (Vu au bois de Hal)… mais je crains, vu sa stature, qu’il ai été victime d’une prédation…

