Toujours le même jours que celles ci-dessous, c’est dans la chambre à coucher que mon épouse me signale une toute petite araignée…
Celle-là, je la trouve superbe… d’allure badaud, elle se déplace lentement… style « faut pas pousser » !! « L’araignée-cracheuse » Scytodes thoracica qui envoie, crache sur ses proie un mélange de soie, de colle et de venin pour les immobiliser… Remarquable !!
A peine avais-je fini les clichés de mes premières clientes que mon épouse m’avise : « Là, au plafond… »
Effectivement, protégé par quelques fils de soie, ce mâle faisait sa sieste…
Une échelle, ma petite boite plastic et j’essaye de l’y faire rentrer… Ni une ni deux vla ti pas qu’il saute dans le vide… et atterri en douceur sur le parquet… !
Heureusement, pour mon épouse…, il eu la délicatesse d’attendre que je descende pour daigner accepter ma séance photos !!
J’avais ma petite idée pour son identification en le voyant grimper partout sur les surfaces lisses… Un joli mâle Anyphaena accentuata… dite « araignée-citroën » à cause des chevrons qu’elle arbore sur son abdomen… Je rencontre plus rarement des mâles de cette espèce… J’en ai donc profité !
Un regard noir… mais que venait-il faire dans ma salle à manger ??? C’est une bestiole qui se balade habituellement à la canopée des arbres… et qui redescend en hiver !!
Nettoyage du jardin oblige, les sacs de déchets emprisonnent puis libèrent quantité de bestioles… Je les surveille de temps à autre !
Cette fois-ci, c’est une araignée-crabe, de la famille des Thomisidae, un joli mâle juvénile de 3,5mm Xysticus ulmi qui arpentait le sac en papier, pourquoi juvénile car le mâle adulte (d’avril à juillet) est beaucoup plus foncé et ses pédipalpes ne sont pas totalement formés !
Très difficile de différencier les espèces de Xysticus… « Une petite quarantaine d’espèces présentes en France qui doivent, pour la plupart, être déterminées à l’aide d’un examen détaillé des pièces génitales » (nous dit le Bellmann)… En Belgique, une petite vingtaine d’après Sebastien Renson (Clé de détermination photographique des principales araignées de Belgique)
Xysticus ulmi, « d’aspect général semblable de X. cristatus mais avec l’abdomen un peu plus allongé » (nous dit le Roberts)… mais les forums spécialisés sont plus prolixes : « Fémurs très ponctués, le motif du dorsal bien délimité par un fin liseré foncé et les bandes latérales du prosoma parallèles… » nous dit Marco pour X. ulmi… et c’est bien le cas ici ! J’ajoute que le fin liseré foncé autour de l’abdomen est continu alors que chez cristatus il est discontinu !!
(Cliquez pour agrandir…)
Ci-dessous, un cliché flou mais suffisant pour évaluer la taille de la bestiole !!
Ce mâle Philodromus dispar juvénile est venu nous dire bonjour en cuisine… Plutôt commun dans mon jardin comme les autres Philodromus ! La caractéristique des mâles P. dispar, ce sont ses marges latérales blanches et pattes claires !
Adulte, il nous montera un superbe abdomen noir comme ci-dessous !
A l’arrière d’un nichoir que je déplaçais, plusieurs cocons… Une Marpissa muscosa juvénile et une femelle Clubiona sp.
Ensuite la Clubiona sp. plus grande ! (cliquez…)
Pour les « connaisseurs(ses) l’épigyne…
Comment différencier les Clubiona des Drassodes me demande Walter/Vadou dans son commentaire ! Rien ne vaut une photo (Tirée du Guide des Araignées de France et d’Europe de Michael J. Roberts)
Ca se joue au niveau des yeux postérieurs médians… ronds pour Clubiona et ovales pour Drassodes (surnommée la loucheuse… Voir mes Drassodes dans CATEGORIES) et des filières, divergentes pour Drassodes !
Cliquez pour agrandir !
Et une autre Clubiona sp. rikiki, récupérée à la sortie d’un sac de jardinage… (cliquez pour agrandir !)
Comme expliqué dans la note qui suit, sur les 45 photos faites pour quatre araignées, voici donc les deux dernières !
Ce sont des espèces d’araignées que j’avais déjà rencontrées précédemment mais pas toujours évident de s’en souvenir… surtout sur de si petits modèles ! La première avec sont abdomen « bigarré » mais ça c’est lors de l’agrandissement du cliché qu’on s’en rend compte, m’a fait penser à Magrargus, ce que me confirme Koen Van Keer : « Possiblement une M. rufus ! » une Linyphiidae donc mais étonnement absente de mes différents guides !! Dans « CATEGORIES », vous retrouverez Macrargus avec d’autres explications !
Un peu estropiée, il lui manque une partie de la patte I avant gauche (ce qui m’a permit de la reconnaître dans le tri de mes photos) !
Remarquez ce que j’appelle un abdomen « bigarré »… typique pour moi !!
Voici une autre vue, dans ma petite boite avec du papier millimétré pour en connaître la taille précise… remarquez la différence de teinte… comme quoi faut toujours faire différents clichés (« heureusement » qu’elle a cette patte estropiée !!) !
La voici relâchée dans son environnement… un mimétisme presque parfait !!
Pour la dernière du jour, ça a été plus difficile… un petite noire… Money spiders comme j’aime les appeler car trop difficile à déterminer… Koen s’y risque quand même pour mon plus grand plaisir : « Une femelle Walckenaeria acuminata « … que j’ai déjà aussi rencontrée dans cette forêt… avec son incroyable déformation, la fameuse « Periscoopspinnetje », l’araignée périscope que vous retrouverez ici https://araigneesdewaterloo.wordpress.com/2019/10/15/lerigone-periscope-walckenaeria-acuminata/ mais la déformation est légère ici !
Difficile en début d’année (et même après pour celle-ci) car on est souvent confronté à des juvéniles ! Je l’ai déjà rencontrée précédemment mais à chaque fois je me prends les pieds dans le tapis comme on dit… J’y vois à chaque fois une Agelenidae, une Tégénaire quoi… !, mais c’est après que cela se complique ! Comme c’est en forêt (de Soignes – Zoniënwoud), sous les souches et morceaux de bois tombés au sol, je ne la confond pas (ou plus) avec les petites Histopona car je commence à bien les connaître, celle-là, avec leur trait clair sur le céphalo (quoique… voir plus loin) !
C’est une Eratigena picta juvénile ! Ses marques abdominales sont plus atténuées que celles de ses consoeurs… taille théorique (hum ça dépend des guides) entre 5,5 et 7mm ! Céphalothorax brun/roux sans dessin, pattes pas ou peu annelées, de la même couleur que le céphalo, filières typiques des Agelenidae !
Bon assez bavardé, passons aux photos… Je fais rarement de bons clichés avec cette araignée et ne sais pas pourquoi ! Parfois à main levée, le bridge dans une main et la petite boite plastic dans l’autre, j’ai beaucoup de déchets (floues…) donc toujours au FZ300 affublé de sa lentille Raynox drc-250 (ce qui n’aide pas pour la netteté à main levée !) J’ose à peine écrire que lors de cette sortie, j’ai pris 71 clichés pour 4 araignées, dont seulement 45 se révélèrent non-floues et seules quelques une dignes de ce blog ! (cliquez pour agrandir)
Commençons par celle que je préfère !
Je remarque aussi qu’elle a souvent des reflets irisés… peut-être dû au flash… ?
Pour la suivante, j’avais un doute avec ses pattes annelées, et l’impression qu’elle avait une bande claire sur le céphalo m’orientait vers une une Histopona juvénile, mais Koen me ramène également vers Eratigena picta ! Dont acte !
Ayet… C’est reparti ! Un peu de soleil, enfin, et le nettoyage de printemps à commencé dans le jardin ! Mon épouse m’a préparé un sac de déchets de jardin, essentiellement des sommités fanées d’hortensias !
Oula, ça pullulait… Beaucoup de toute petites araignées un peu de tous les genres !! Bon, je ne les ai pas toutes photographiées, les Anyphaena par ex. très présentes chez moi !
Mais rassurez vous, le sac est resté dehors toute la nuit et ce matin, tout le monde avait déguerpi !
Voici quelques exemples… Les araignées étaient tellement petites qu’il était difficile d’en prélever qu’une seule !! Ici, une minuscule Ozyptila sp. (à gauche) accompagnée d’une Ballus chalybeius ! (cliquez pour agrandir)
Pour suivre, un superbe mâle Diaea dorsata, toujours superbement coloré !
Puis un couple d’araignée-crabe, Misumena vatia… La femelle puis le mâle !
Le mâle… (cliquez !)
Un Philodromus sp. …
Ensuite un mâle juvénile Philodromus dispar… en pleine prédation… La promiscuité les stressent un peu et de ce fait ils deviennent plus agressifs entres-eux !
Puis un modèle plus adulte, mais il y avait certainement encore plein d’autres espèces minuscules, une belle Clubiona comta !
Pour terminer enfin, ce mâle Amaurobius similis (J’en ai plein !) arpentait le mur de ma façade arrière à la recherche de phéromones…
Sans les araignées la vie sur terre serait impossible !