Araignées covid…

Ben oui… On met tout à la sauce covid en ce moment ! Ma promenade habituelle en forêt de Soignes varie un peu car depuis quelques semaines le garde forestier a fait changer les nombreuses bornes en bois sur lesquelles je trouvais une partie de mes modèles ! A chaque carrefour de chemins, il a renouvelé les piquets où figurent les autorisations et interdictions pour les piétons, vélos et chevaux…

Bref, il y en a un peu partout pour mon plus grand plaisir !! Alors, pour commencer, c’est une petite araignée en position de balloning qui a attiré mon attention ! Je rappelle que les petites araignées, pour se déplacer, déroulent du fil lorsqu’il fait venteux et chaud (bon, c’est pas vraiment le cas ici !) sur un point haut… le fil soit s’enroule un peu plus loin, soit est emporté par le vent et l’araignée décide de « lâcher » ses prises et s’envole !! (cliquez pour agrandir)

C’est ici une petite femelle Tetragnatha sp., difficile d’aller plus loin !!

Synchronicité intéressante, un cycliste s’arrête à ce moment et me demande pourquoi je photographie un piquet de bois… Je lui explique donc ce que je fais et le principe du balloning… il sourit et me montre ce qui est inscrit sur sa casquette… une publicité pour les voyage en ballon… Ballooning quelque chose… Comique, non ? Bref, nous avons échangé sur nos expériences respectives !

L’araignée suivante est une femelle Philodromus sp., tout aussi difficile à déterminer jusqu’à l’espèce !

La suivante est une Araniella sp. (cucurbitina – opisthographa) aussi indiscernables sur photo… Elle naissent couleur des feuilles automnales, rousses, pour évoluer pour devenir vert-fluo des feuilles printanières… comme la nature est bien faite !!

Pour celle ci-dessous, je ne sais pas… Toute petite aussi… faudra que je demande à mon mentor !

Caramba… mais bien sûr !! A chaque fois que je rencontre cette araignée, c’est la même chose… Voir https://araigneesdewaterloo.wordpress.com/2015/04/20/lathys-humilis-2mm/

C’est donc une Lathys humilis (Dyctinidae) Pfffff !! Voici la prose de l’époque (2015) :

« Le céphalo-thorax porte une (?) strie thoracique longitudinale, peu visible du fait de la pilosité » m’avait répondu Aloys Staudt (dont le site http://www.spiderling.de/arages/Fotogalerie/Fotogalerie_f… est une référence pour moi)

il ajoutait :  » Les yeux médians antérieurs sont noirs, les autres gris blanchâtres, les pattes ont comme caractéristique de ne porter qu’une seule ou aucune « trichobotrie »  sur les tarses et d’avoir la 4e paire de pattes munie d’un calamistrum (c’est un genre de peigne qui sert à peigner la soie pour faire une soie cribellate…) typique des araignées dites cribellates, une soie cotonneuse style velcro, très efficace comme piège… je dois avoir une photo de calamistrum d’Amaurobius quelque part mais ici, comme je ne l’avais pas déterminée (éh ! oui, il m’a fallu l’avis de l’arachnologue Koen Van Keer) je n’ai pas su focaliser sur cette partie avant de la relâcher (car je me fais un point d’honneur à toujours relâcher mes bestioles :-))) … )

Alors : Trichobotries : Longue soie presque verticale d’une patte sortant d’une petite cavité en cupule. Elle détecteles vibrations et les courants de l’air. (Roberts)

Alors pour celles et ceux que ça intéresse, voici les familles (belges) d’araignées cribellates :

Eresidae, Amaurobiidae, Dictynidae, Titanoecidae, Uloboridae er Oecobiidae

En Belgique, deux Lathys son recensée : L. humilis et L. stigmatisata

Lathys humilis est très fréquente sur les arbres et les buissons…

Ensuite, une petite araignée que je rencontre souvent… une Ballus chalybeius… Sympathique araignée-sauteuse qui suit de ses grands yeux vos moindres mouvements …

Les dernières du jour sont des arachnides sans venin… Deux Opilions !! D’abord un Opilio canestrinii… L’ocularium est assez petit et plat et de couleur claire, entouré de quelques épines. Les traits blancs surlignés de noir de l’abdomen le rendent assez reconnaissable…

Pour le deuxième, je dois encore chercher ses caractéristiques, un mâle, je crois !!

L’ocularium sombre et lisse devrait m’aider… Je dirais un mâle Leiobunum rotundum !

Femelles Tégénaires en balade…

Il n’y a pas que les mâles qui bougent… Deux femelles, bien poilues, Tegenaria parietina se baladent, autour de leur toiles, la nuit tombée, sur mon mur extérieur, côté jardin !

(cliquez pour agrandir)

Remarquez les six taches sombres autour du céphalo, qui les distinguent des Eratigena (idem pour les pattes annelées).

L’autre femelle…

Un peu plus loin, ce sont les Amaurobius qui sont de sortie… Vraisemblablement Amaurobius similis…

Metellina segmentata… breton !

J’ai déjà, depuis 2006, analysé longuement la différence entre Metellina mengei et segmentata ( voir Catégories) et https://araigneesdewaterloo.wordpress.com/category/mengei-vs-segmentata-metellina/

Voici donc le mâle trouvé sur le mur d’un gîte à Pleubian, en Côte-d’Armor (Bretagne). (Cliquez pour agrandir)

Remarquez son céphalothorax « nu », sans dessin !! Comme quoi ça peut être variable ! Voici un céphalo plus traditionnel de mâle… ce doit-être un juvénile ci-dessus !

21.11.2017Lumix.jpg._56.jpg

Alors, les fameuses pattes I des mâles où il faut évaluer la longueur des soies ventrales… longues pour mengei et courtes pour segmentata ce qui confirme ici la théorie qui veut que segmentata soit plus nombreuses en automne et mengei au printemps… mais il faut savoir que les deux espèces peuvent chevaucher les saisons !! Mais j’avoue que ce n’est pas toujours simple à repérer !!

Voici, pour comparer, les longues soies ventrales des tarses et métatarses des pattes 1 d’une mengei !

08.11.2016Lumix.jpg_55.jpg

Episinus maculipes bretonne

Je râle un peu pour mes photos floues… J’aurais dû prendre mon monopod au lieu de les faire à main levée…

Heureusement que l’excellent site LMDI : https://www.insecte.org/forum/viewtopic.php?t=96636 nous permet de l’identifier

« Ce sont les anneaux des pattes qui comptent et cela se joue entre angulatus et maculipes.
Et du fait de la présence d’un petit anneau sur le fémur IV, je vote pour ce dernier « 

On voit les photos en grand sur le site ci-dessus…

Philippe Legros - Episinus sp. - réf. 166933 (1432 x 400 pixels, 101 ko)

Le site de Didier est aussi pas mal : http://www.dipode-vie.net/Arachnides/Theridiidae/Episinus/maculipes.html#Femelle

Voici la mienne où l’on voit bien cet anneau du fémur IV et les anneaux « déchirés »… donc maculipes !

Je l’ai trouvée sur un piquet en béton du gîte de Pleubian, dans les Côtes-d’Armor… heureusement qu’elle a bougé un peu puis est restée statique !

La remarque ci-dessous me conforte :

« perso. je me suis toujours servi dès le début de ma pratique d’ un critère donné par Aloys Staudt et qui fonctionne aussi très bien : chez E. maculipes (espèce très fréquente chez nous en dune boisée) les bords des anneaux sont comme déchiquetés alors que chez les autres espèces, ils sont nets… »

Le gîte est effectivement en dune boisée !!

Le lendemain, il était toujours sur le même piquet de béton… toujours avec une patte en moins ! Voici quelques autres vues

Une vue du sternum peut aussi aider… « pour la maculipes, une vue du sternum est nécessaire (hum, les autres éléments ci-dessus me semblent suffisants)… sternum divisé par une bande médiane claire (voir ci-dessous) »… dommage que je n’y ai pas pensé, j’aurais pu la prélever pour vérifier !!

13.06.2014LumixRé 034.JPG

Pleubian (suite)

Comme partout, énormément de petites Zygielle-des-fenêtres (Zygiella x-notata) qui sortent à la nuit tombée !

J’aurai certainement l’occasion de vous en montrer une en pleine prédation !!

La suivante n’est pas aisée à déterminer… il s’agit d’un mâle vraisemblablement du genre Lepthyphantes… soit minutus soit leprosus… mais ? La théorie nous parle d’une bande marginale sombre autour du céphalo pour L. leprosus, ce qui est le cas ici ! On nous parle aussi d’un bande médiane fourchue vers l’avant (un peu enforme de diapason, comme les Linyphia triangularis) mais moins flagrant ici … (Pour L. minutus, avec qui on peut confondre, céphalo à bandes sombres et lignes radiales nettes et plus sombres à l’arrière (?)) !! Abdomen ponctué de clair et orné de taches sombres plus ou moins arquées, groupées par paires. Pattes indistinctement (?) annelées contrairement à L. minutus qui sont distinctement annelées ! Bref rien de bien flagrant sur mes clichés !!

Pour terminer ces premiers jours, voici la « croqueuse de cloportes »… Une Dysdera vraisemblablement crocata… elle était mal mise pour pouvoir contrôler les épines des fémurs IV !

Et un Opilion, mouillé, qui me pose une problème d’identification… nobody is perfect !!

Pour terminer, un joli rocher en forme de tête de marin, un vieux loup de mer, sur la plage de Kermagen… !!!

La suivante fut (encore) découverte par mon épouse… ridiculement petite, quelques mm, elle n’en n’est pas moins jolie !! Mais je ne sais pas ce que c’est !!

L’araignée-fourmi Micaria

Outre les arachnides sur les murs du gîte à la nuit tombante… Je vous présenterai aussi celles que je rencontrerai lors de mes balades… si le temps me le permet !

Commençons par un site mégalithique… (cliquez pour agrandir)

Alors que je lisais cet avis, une petite bestiole la traverse de part en part… « C’est une fourmi » dit mon épouse… Pas convaincu, je la fais rentrer dans une petite boite plastic que j’ai toujours en poche !

Elle n’arrêtait pas de tourner… pas moyen de la photographier !! Je l’ai donc libérée sur une pierre de l’allée couverte et me suis dépêché de la flasher… tant bien que mal (le vent n’aidant pas !)

Malgré le manque de netteté, je mise sur une Micaria sp. (Gnaphosidae)… souvent confondue avec une fourmis !!

Voilà… les prochaines seront celles du gîte !

Mon premier Phasme Breton…

C’est un coin de France qu’on privilégie, avec le Cotentin… Nous revoici à Pleubian, dans les Côtes d’Armor (Crec’h Gouenou Bras – 22610 Pleubian) !

Bon, on est arrivé avec Alex… la tempête !! Pas mal de flotte et un vent à décorner mais foi de nordiste, ce n’est pas fait pour nous déplaire !!

Je continuerai plus tard car mon épouse m’appelle pour ce qui lui semble être un phasme mais avec toutes les brindilles d’arbres et de sapins collées un peu partout… tout est possible !!

Et bien oui… il a fallu que je le touche pour être certain !! (cliquez pour agrandir)

Etonnant de le trouver en plein jour, au soleil qui plus est ! Après avoir cherché un peu, seul le Clonopsis gallica est concerné en Bretagne !! Enfin… quand j’écris « le » c’est peut-être aussi « la » ?? Le corps fait 7cm ! On est bien d’accord que c’est un insecte et non une arachnide ! Voir ci-dessous pour le sexe… il n’y a pas de mâle !!

 le Phasme gaulois est la seule espèce du genre présente naturellement en Bretagne

Chez cette espèce, pas besoin de mâles : les femelles pondent des œufs qui se développent sans fécondation et ne donnent que des femelles (reproduction par parthénogenèse). On ne trouve donc que des individus femelles dans la nature. voir https://www.vivarmor.fr/2021/08/09/phasme_gaulois/#:~:text=Une%20brindille%20qui%20marche,celui%20d’une%20petite%20brindille.

Je demanderai confirmation dans un forum spécialisé !!

Superbe bestiole !!

Clonopsis gallica, ou le phasme gaulois, est une espèce d’insectes herbivores de l’ordre des phasmoptères et de la famille des Bacillidae. Il a pour particularité, comme beaucoup d’autres phasmes, d’être mimétique avec des brindilles, rendant ainsi son observation difficile.

Chez ce phasme il n’existe pas de sexe mâle (la reproduction parthénogénétique), il a un corps vert et lisse parfois brun et granuleux. Il ressemble fortement à une brindille, il est généralement nocturne et fréquente les garrigues et les terrains secs fournis de buissons épineux. Il se nourrit de végétaux.

Chez cette espèce, les femelles pondent des oeufs qui se développent sans fécondation et ne donnent que des femelles (parthénogenèse). On ne trouve donc que des femelles dans la nature. La ponte a lieu durant tout l’été à raison d’un ou deux oeufs par jour laissé sur le sol.

Elle est revenue ce matin… toujours en plein jour… Elle apprécie le gîte !!

Mâle Tégénaire courageux…

Les araignées ont la faculté, pour se libérer, de se séparer d’une ou plusieurs pattes lorsqu’elles sont maintenues par un(e) agresseur(euse)… Ca s’appelle l’autotomie… « la rupture ne se produit pas au hasard mais, soit à l’articulation hanche-trochanter, soit à l’articulation patella-tibia. Dans les deux cas, la perte d’hémolymphe est insignifiante et l’hémostase est rapide alors qu’une blessure en un autre endroit cause une hémorragie souvent mortelle. Un membre peut se régénérer tant que l’araignée n’a pas effectué sa dernière mue… ceci explique que, chez les araignées pérennes qui effectuent des mues post-adultes, la régénération peut se produire tout au long de sa vie » (tiré du livre (obsolète 1979) de Michel Hubert « Les Araignées »… toujours instructif !!)

Voici le « copain »… qui se débrouillait pas mal avec ses six pattes !! (cliquez pour agrandir… il se trouve dans un verre)